Il nous avait donné son numéro de portable français, au cas où… Mais il avait verrouillé verbalement notre rendez-vous. Du Riton dans le texte : “Hé, je ne suis pas une trompette, si je te dis demain 11h45, je serai là demain à 11h45!”
Avec un peu d’anticipation due à son rang de légende du tennis français, soit vers 11h30, on s’est pointé à l’entrée du village partenaires. Pas encore là, Leconte. Mais le finaliste de Roland-Garros 1988 (défaite face à Wilander) est arrivé à l’heure et s’est fait un devoir, évidemment, d’en remettre une couche haut et fort : “Merde, Nice-Matin, qu’est-ce que vous foutez ? Ça fait une heure que je vous attends!”
Des personnalités comme la sienne, ça ne court pas les rues, et pratiquement plus du tout les courts de tennis. Aussi s’est-on posé sur un banc avec l’ami Riton (il n’aime pas ce sobriquet) pour causer balle jaune. Un moment rare et surtout, délicieux. Avec tutoiement de rigueur.
Henri, est-ce que tu aurais deux places à nous donner pour la finale?
(Surpris, il rigole mais rebondit aussitôt) Tu sais, on peut se débrouiller. Je crois que j’ai quelques connaissances. Et même si, pour moi, je ne peux pas en avoir, pour toi peut-être…
Tu viens régulièrement à Monaco, pourquoi?
C’est juste du plaisir. Après deux ans de pandémie, ça me manquait. Monte-Carlo, c’est incontournable. Après les quatre Grand Chelem, tu as Monaco. Et c’est un tournoi important en vue de Roland, le vainqueur ici a souvent remporté Roland-Garros ensuite.
Un souvenir marquant du Leconte joueur ?
Ben, j’ai battu Björn Borg ici, quand même, ça reste inoubliable.
Des quatre demi-finalistes, lequel admires-tu le plus ?
Tsitsipas! Il reflète un peu ce tennis que j’aime, avec de la prise de risque.
Tu ne regrettes pas d’être passé à côté d’une carrière de multimillionnaire, vu les dotations aujourd’hui?
Il ne faut rien regretter. Millionnaire, je ne…